Evènement Résurgences
Edition #9
▶︎ Performances et arts éphémères 02 octobre 2020 de 20h à 00h / entrée 5 € / Jauge limitée, masque obligatoire
Jean-Louis Costes / Richard Piegza / Hortense Gauthier / Dorota Kleszcz & Anton Mobin / Co-lapsus (Sandrine Lehagre, Yassine Boussaadoun, Mathieu Bohet)
Résurgences #9
Plateforme organise la neuvième édition de l’événement Résurgences, conçu comme une exploration des arts éphémères, projets sonores et visuels et musiques hybrides.
De 20h00 à minuit, l’évènement propose une expérience collective où les formes performatives et sonores se répondent dans un voyage initiatique, métaphorique et spatio-temporel.
Cette nouvelle édition organisée par Plateforme consacre la performance en tant que pratique exploratrice et hybride à la croisée des arts corporels, de la musique et de la vidéo.
Autour de cinq propositions puisant autant dans les « poubelles numériques » d’internet que dans la recherche textuelle et vocale, ou encore dans les variantes d’un cerveau multipolaire poétique, Résurgences IX met en avant le corps physique en tant qu’entité soumise à des fluctuations psychiques.
Jean-Louis Costes
Jean-Louis Costes est bien connu dans les milieux indépendants pour ses performances intenses qu’il a jouées des centaines de fois en Europe, aux USA, au Japon, à Taïwan et en Australie. Il présente « Trash romantique », des chansons de ses albums entrecoupées de performances déjantées. Une heure de pure folie, entre noise sauvage et mélodies romantiques. 80 % de performance ultra-trash pour couper le souffle, et 20 % de poésie pour qu’on puisse respirer. Le show est spectaculaire et intense. La présence de Costes sur scène, quasi en transe mais maîtrisant le chaos, est phénoménale. Donc, un phénomène à voir au moins une fois dans sa vie !
Jean-Louis Costes grandit à Croissy-sur-Seine où il apprend le piano. Tout en faisant des études d’architecture, il joue dans des groupes de rock amateurs et voyage en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. Son passage par l’Inde lui laisse plutôt un goût amer : les hippies ont colonisé et massacré les lieux. Il revient avec un tatouage sur les doigts et un sur l’épaule. À partir de 1986, la musique devient son activité principale et il quitte son poste d’architecte. Il cesse de jouer dans des groupes pour créer seul des chansons aux paroles crues, oscillant entre mélodies et bruitisme, et évoquant parfois des thèmes politiques.
Sur scène, il présente ses opéras « pornos-sociaux », des comédies musicales paroxystiques trash et violentes, qui peuvent choquer. Il pratique un humour inspiré à la fois par l’underground new-yorkais, les chansonniers français et les rites vaudou, basé sur le non-sens, l’état de transe, la scatologie, la satire et la pornographie. Costes danse nu, se recouvre de faux excréments, hurle des propos incohérents et vulgaires. Le son est très agressif, le synthétiseur et la voix très saturés, le rythme cassé. Son style provoque tant que certaines salles underground lui demandent d’abréger ses concerts.
En 2002 et 2003, avec les performers Gyula Noesis, Marie-Claire Cordat et Tristan de la Cave, il crée internationalement (France, Italie, Suisse, Autriche, Allemagne, Belgique, Hollande, Pologne, Écosse, Angleterre et États-Unis) le spectacle Le Culte de la Vierge, un opéra « porno-social », dans lequel la vierge Marie est une poupée gonflable. Très prolifique, il a produit plus de 70 albums, des dizaines de cassettes audio et de vidéos (comprenant des longs et courts métrages) et 20 opéras joués en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Cette productivité depuis plusieurs dizaines d’années fait de lui un artiste culte de la culture underground.
http://www.costes.org/
Richard Piegza
Event: « secrets & IA »
De la sculpture immobile à la sculpture virtuelle. De l’objet fixe muet à l’objet sonore en mouvement, vers l’objet virtuel. De la sculpture de l’espace à l’architecture nomade des actes, jusqu’à l’action à distance, dans l’espace virtuel. Du moulage, de la taille, de la construction, de l’assemblage de matériaux à la taille sonore, numérique et virtuelle. De la sculpture matériologique à la sculpture sociale des situations. De l’objet à l’objet sonore en mouvement, vers la construction virtuelle d’objet en visio-phonie interactive. Transformation, translation, interaction. Le tailleur de lignes et d’images, le tailleur de sons, devient un tailleur en toutes formes dans l’espace interactif en mouvement, inventant une partition d’objets virtuels dans un espace fluide.
Quels que soient les matériaux utilisés, comme les situations, il cherche à rompre avec l’immobilité en créant un espace d’interactions visuelles, sonores, gestuelles entre les objets, entre les objets et les gens, entre les images et les mots via Internet. Ou comment relancer toujours le Tapis Volant ou le Labyrinthe comme autant de Perpetuum Mobile, en mouvement perpétuel, jamais vraiment ici ou là mais entre, toujours entre, jamais assis, fixe, immobile, papillon mort dans le Musée. L’échange interactif est fondamental dans son activité depuis les années 80, comme croisements d’échanges. Il est le fondateur du Tapis Volant et le co-fondateur du premier Festival Interactif franco-polonais à Piotrków Trybunalski au centre de la Pologne.
Artiste multimédia, performance, vidéo, photos, audio, installation. En 1988, il fonde l’association WizyaVideo Art Action. En 1998, il a co-organisé la vidéo-conférence « Dada-Fluxus » au Centre d’Art contemporain de Vilnius.
Gerwulf – Michel Giroud, 2003
Réalisations importantes :
1978 : « Jeune Avant-Garde » Centre d’Art Contemporain Wroclaw, Pologne
1982 : « Zaduszki Jazzowe » – performance avec Helmut Nadolski & Krzysztof Knittel, Cracovie, Pologne
1983 : Festival d’art « INVENTIONEN » de Berlin
1987 : Concert-Action avec Stanislas Krupowicz et avec l’aide de l’IRCAM au Café de la Danse à Paris
1989 : « Utopie » Représente la Pologne avec le projet « Colonnes de l’équilibre » à l’Europe des Créateurs, Grand Palais, Paris
1993 : « Real Time » Festival, Galerie Labirynt, Lublin, Pologne
1994 : « Operation Flying Carpet » dans cinq lieux d’art contemporain en Pologne
1995 : 38e Warszawska Jesien – Festival de musique contemporaine à Varsovie
1996 : « Groupe de Circonstance » au Cirque d’Hiver à Paris
1997 : Film « Performer’s bloc note », Centre d’Art Contemporain CREDAC, Ivry-sur-Seine et à la Galerie Lara Vincy, Paris
1998 : « Dynamot » – Galerie Lara Vincy, Paris. « Dada-Fluxus » Centre d’art contemporain de Vilnius, Lituanie
2000 : Exposition « La vérité », à la Galerie HORS LIEUX, Strasbourg / Commissaire : Ben Vautier
2001 : X TERESA ARTE ACTUAL, Decima Muestra International Performance, MEXIQUE
2006 : Art Action Festival, MONZA, Italie. « Tas D’Esprits » Post Fluxus Art Festival, Paris, France
2008 : Différences / Interactions – Centre d’art contemporain Zamek Ujazdowski, Varsovie, Pologne
2009 : Acción! 09MAD-MADRID Festival
2010 : Exposition solo « AMBALANGUA – Coexistence Circle », installation, ODA Piotrkow Tryb, Pologne
2013 : Fondation du Doute, Blois
2016 : Cabaret DADA, HALLE SAINT-PIERRE, Paris
2018 : « SACRÉES, MONTAGNES SACRÉES » – Musée GASSENDI, Digne-les-Bains, France
2019 : « LA VIE EST UN FILM » / BEN et ses invités, NICE
Vit et travaille à Paris depuis 2003. Elle crée principalement des performances, installations et vidéos. Les thèmes de l’espace vital, de la route et du processus de renouement sont devenus en quelque sorte les motifs principaux de son activité actuelle. Dans ses apparitions, elle investit régulièrement un lieu et y réalise une installation audiovisuelle dans laquelle elle se met en scène, en manipulant des objets inhabituels en leur donnant des sens divers.
Dans ses apparitions récentes, Dorota Kleszcz réalise une psycho introspection sur le thème de l’obéissance et explore la question du « non refus » dans notre société contemporaine (Performances Accès / 2017, Le jour après / 2013). Quelques-unes de ses performances et installations, telles que Amorphe (2006-2012), Laboratoire (2011), Supernova (2013), Customisez-moi (2014), Naine blanche (2015), touchent le sujet des sciences philosophiques, biologiques et mathématiques. Elle construit ses performances en utilisant le reflet de son fonctionnement propre et de son expérience d’adaptation dans la collectivité.
Elle participe à de nombreuses expositions et festivals dans différents pays. Certains de ses travaux sont acquis dans des collections privées en Pologne, France et aux États-Unis. Dorota Kleszcz coopère avec L’Entreprise, association de promotion de l’art contemporain située à Paris, et a notamment co-fondé la Galerie Plateforme. Elle organise différents événements culturels comme, entre autres, le Festival annuel Résurgences consacré aux arts éphémères.
Anton Mobin
Anton Mobin est artiste sonore, musicien improvisateur et luthier expérimental. Il développe depuis 2008 son propre instrument électro-acoustique qu’il nomme « Chambre Préparée ». La troisième version de son instrument a été récompensée lors du Hugh Davies Project Residency en 2016. Anton a su fédérer autour de sa pratique instrumentale de nombreuses figures de la scène Musique Improvisée et entretient des collaborations régulières avec Charlie Collins (The Box, Clock DVA), Adam Bohman, Benedict Taylor, Neil Metcalfe, Derek Saw, Martina Verhoeven, Jean-Jacques Duerinckx, entre autres.
Actif sur la scène des musiques expérimentales, Anton Mobin travaille régulièrement avec des artistes pionniers du genre comme Alexei Borisov (Notchnoi Prospekt), Le Syndicat ou encore récemment Andrew Sharpley (Stock, Hausen & Walkman). Par ailleurs, son travail de composition le mène à travailler depuis 2009 avec ARTE Radio. En 2019, il participe à la fiction radiophonique « Les Chemins de Désir » de Claire Richard en tant que bruiteur, en utilisant uniquement son propre instrument, la « Chambre Préparée ». La fiction est récompensée à quatre reprises par les plus hautes instances de la création radiophonique : Prix Europa (meilleure fiction radio de l’année), Prix Italia (meilleure fiction radio de l’année), Prix SACD (meilleure écriture de fiction), Prix SACEM (meilleure musique de podcast).
Anton Mobin attache un intérêt particulier à l’éducation et développe un grand nombre d’ateliers à destination du jeune public en milieu scolaire : fabrication d’instruments, initiation à la prise de son ou encore découverte et pratique du bruitage. Après « Supernova » et « Naine Blanche » (édité sur cassette en 2015), « Distorsion » sera la troisième performance de Dorota Kleszcz mise en son en direct par Anton Mobin.
Dorota Kleszcz / Distorsion / performance 2020
Anton Mobin / Interprétation, live sonore/ Musique improvisée
Distorsion est une performance tridimensionnelle et expérimentale qui réunit en même temps l’action corporelle, la manipulation d’objets, la projection vidéo dans l’univers sonore improvisé et interprété par Anton Mobin sur l’invitation de Dorota Kleszcz.
L’artiste veut explorer le sujet autour du processus de la création et de la beauté dans le sens philosophique. Elle propose ses propres réflexions sur la distinction entre ce qui est beau et ce qui ne l’est pas, et qui varie suivant les époques et les individus. Dorota Kleszcz cherche à créer un espace d’aberrations qui conduit à la déformation des divers sens et de l’image, ainsi elle cherche à trouver de la beauté avec des outils et moyens en discorde avec l’esthétique du moment.
Le beau est communément défini comme la caractéristique d’une chose qui au travers d’une expérience sensorielle ou intellectuelle procure une sensation de plaisir ou un sentiment de satisfaction ; en ce sens, la beauté provient par exemple de manifestations telles que la forme, l’aspect visuel, le mouvement, le son.
Co-lapsus
Collaboration de 20min
Sandrine Lehagre, Yassine Boussaadoun, Mathieu Bohet
Trois performeurs aux univers distingués pour une performance en alambique s’agitent et s’ébruitent pour un tableau à réflexion autistique, action du mot, du mouvement, des scènes liées à l’ordre d’un bazar organisé.
En 2019, Sandrine, Yassine et Mathieu entament une collaboration et proposent des performances collectives. Ils inventent un monde imaginaire, une succession d’événements que chacun leur tour ils décident de faire apparaître grâce à l’action, au langage. La parole est performative, c’est elle qui fait naître les choses. Ils s’accordent et se désaccordent dans un va et vient, un tour ensemble le suivant séparément. Ils parlent, se parlent, entre eux ou à eux-mêmes parfois dans les chevauchements, ou dans une langue qui ne cherche pas de traducteurs.
Emportés dans une chute vertigineuse de sons, de mots et d’actions qui les occupent, ils nous livrent les idiomes syncopés de trois êtres qui se débattent pour fuir ce collapse ou au contraire s’y abîmer avec obstination. Dans quelle mesure la vitesse qui nous emporte, engendre des collisions propices ? Et si nous étions tous chacun dans notre orbite à accomplir notre révolution, chacune ayant sa raison d’être si et seulement si, elle était jouée jusqu’à sa plus grande singularité ? Au risque d’une idiotie assumée, chacun posera les variations de ses désirs contaminés, de sa féminité interrogée, de son historicité calfeutrée dans les méandres des langues variées ou avariées, indices ou symptômes, d’une fureur qui ne veut pas laisser tomber.
Sandrine Lehagre
Sandrine Lehagre est résidente au 6b à Saint Denis depuis sa création en 2010. Son travail évoque notre rapport au temps, de l’instant présent à la durée, qu’elle explore grâce aux qualités de différents médiums où le corps occupe toujours une place centrale. Elle le conçoit comme sujet d’interrogation mais aussi comme lieu de passage et de contact. Il est traversé par le pneuma incarné par le souffle, évoqué chez les grecs comme le principe vital. C’est ce souffle parcourant le monde et traversant chaque individu de manière unique qu’elle cherche à manifester dans des évènements au travers de l’écriture, du dessin et de la performance. Sa recherche poétique s’appuie sur la matérialité du langage aussi bien visuelle que sonore, s’inspirant des trobairitz (femmes trouvères). Depuis plusieurs années, elle mène un travail où elle questionne notre rapport à la Préhistoire, ses interprétations et les projections dont elle fait l’objet. Initialement quête dans le paysage, ce travail l’a amenée à redécouvrir les nombreux signes liés au féminin et à s’interroger sur l’histoire des femmes et son effacement répété.
Yassine Boussaadoun
Yassine Boussaadoun dessine, mais il est tout à la fois performeur, vidéaste, sculpteur et interroge au sens large la forme plastiqiiue. Une forme poursuivie par ses possibilités de rencontre. D’évidence, il y a un goût certain pour la technique, avec tout ce qu’elle peut y compris avoir de laborieux, qu’il aime quant à lui pousser jusqu’à la virtuosité et jusqu’à l’absurde. Car il y aurait certes moyen, souvent, de faire plus simple, ou d’obtenir plus d’effet au regard des efforts déployés ! Mais tout le sens, précisément, n’est-il pas dans cette disproportion vis-à-vis des normes, ici de production ? S’il arrive que les sujets retenus se réfèrent directement au politique, c’est à ce niveau-là surtout que se joue la vraie dimension politique de ses pièces-sculpture, dessin ou bien encore performance, cet autre médium qu’il pratique d’abondance : dans cette liberté assumée et même revendiquée de ne pas correspondre aux normes, quelles qu’elles soient.
http://yassine.boussaadoun.free.fr
Mathieu Bohet
Dès les années 2000, Mathieu Bohet débute une pratique des arts plastiques qui utilise le corps en tant qu’élément constitutif de ses œuvres. Après son DNSEP, en 2009 alors qu’il vit en Espagne, il rédige un projet final de master sur le thème de la performance en relation à l’idée de la métamorphose du récit et de l’image-mouvement. Il y aborde sa pratique de la performance en s’appuyant sur une réflexion théorique autour de ces trois concepts. Ses actions peuvent avoir une envergure sociale et politique et s’appuient généralement d’éléments tirés de son quotidien. Certaines actions sont accompagnées d’une vidéo projection, qui lui permet d’établir un rapport entre l’image et l’action qu’il réalise en direct, et de jouer avec les limites de la fiction et du réel. Prédéterminer un acte qui ne suit pas le court des choses, écrire son avenir de façon inattendue, chambouler l’histoire, rendre invraisemblable le réel, voilà ce qui lui plait dans la performance.»