Evènement Résurgences

23 Juin 2018 / Edition #8

▶︎ Performances et musiques hybrides de 20h à 00h / entrée 5 euros

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© Mehryl Levisse

Philippe Boisnard et Maud Brethenoux / Christine Bouvier / Rocio Boliver / Józef Bury / Antoine Chipriana / Samuel Hereza / Mehryl Levisse

Résurgences #8

Plateforme organise la huitième édition de l’événement Résurgences, conçu comme une exploration des arts éphémères, projets sonores et visuels et musiques hybrides.

De 20h00 à minuit,  l’évènement propose une expérience collective où les formes performatives et sonores se répondent dans un voyage initiatique, métaphorique et spatio-temporel.

Cette nouvelle édition organisée par Plateforme consacre la performance en tant que pratique exploratrice et hybride à la croisée des sciences, de la musique et de la vidéo.
Autour de huit propositions puisant autant dans les « poubelles numériques » d’internet que dans la recherche textuelle et vocale, ou encore dans les variantes d’un cerveau multipolaire poétique, Résurgences VIII met en avant le corps physique en tant qu’entité soumise à des fluctuations psychiques, et s’inspire librement des recherches autour de la neuroesthétique (étude des perceptions esthétiques de l’art et de la musique par une approche scientifique) et des sciences cognitives.

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© Mehryl Levisse

Philippe Boisnard et Maud Brethenoux (France)

kOsmOnOise

Incantation poétique du souffle vers les forces cosmiques, incantation du corps qui se transforme en roue solaire, kOsmOnOise est une performance imaginée par Maud Brethenoux avec Philippe Boisnard, qui dépasse les genres.
Tout à la fois poésie sonore et bruitiste, danse et performance, expérience numérique interactive, ce travail se donne comme un hymne à la vitalité du corps, à ses possibles insolites.
kOsmOnOise est une transe expérimentale et poétique qui touche l’intensité orgonosmique des énergies célestes.

kOsmOnOise est en ce sens un chant magique, aux forces lumineuses qui agit sur l’ensemble de la perception, qui produit une transmutation alchimique au cœur de la perception.

Philippe Boisnard :

artiste numérique – écrivain. Directeur artistique de DATABAZ
Le travail de Philippe Boisnard interroge depuis de nombreuses années la constitution de l’homme à travers la matérialité des codes et des représentations liées à la dimension aussi bien politique, que sociale ou économique. Ses installations ou ses performances, cherchent à réfléchir aux processus technologiques qui viennent constituer notre humanité. C’est en ce sens qu’il travaille beaucoup sur la question des fragments qui constituent les hommes, fragments qui seraient son ADN.
Il crée des installations ou des performances seul, tel phAUTOmaton ou Réalité fragmentaire, qu’en association avec d’autres créateurs, tels Hortense Gauthier avec qui il forme le duo hp process, qu’Arnaud Courcelle, Jacques Donguy, Rémi Checchetto.
Par ailleurs il a travaillé pour des créations numériques théâtrales, avec par exemple L’argent créé par Anne Théron, et joué dans le cadre du festival d’Avignon.
Son travail est présenté lors d’expositions et de festivals internationaux : Bibliothèque nationale de france (Cherchez le texte); Nuit Européenne des musées France-Russie (Vladivostock, Irkoutsk, Rostov sur le Don, Rybinsk, Samara, Paris – Société des gens de lettres), SAT (Montréal), Eastern Block (Canada), festival Gigital Choc (instituts français de Tokyo et Kyoto), Convention dure data (Sao Paulo – Brésil) ; Festival Epaf (Varsovie, Pologne), Live action festival (Göttborg), Festival FIMAV (Victoriaville – Canada), Experimenta (Grenoble), Festival Les bains numériques (Enghien-les-bains), Mapping Festival (Genève, Suisse), etc.
Il fait par ailleurs, en parallèle de la publication d’articles ou de livres, de nombreuses conférences en France et à l’étranger.

Maud Brethenoux est danseuse et comédienne.

Formée à la Danse contemporaine par Jacques Patarozi et Fabienne Soulat. Elle poursuit sa pratique de la Danse, fortement influencée par le Body Weather. Ses recherches personnelles sont liées au corps, au paysage et au patrimoine. Plusieurs Vidéos Danse (certaines diffusées en festival) témoignent de ces rencontres entre le corps et l’art dans la nature. Depuis 2000, elle a travaillé pour le spectacle vivant, avec des chorégraphes comme Nieke Swennen, Anna Konjetzky, Christine Quoirraud, Katy Anjoure. En Charente elle rejoint la Compagnie Docha, le Théâtre du Loup Blanc ou elle interprète tous les rôles féminin, l’association Ludamuse ou elle est intervenante en éveil artistique. Parallèlement elle suit des stages AFDAS d’acting avec les Ateliers Marie Trintignant. Elle participe à des séries télé, long métrage, publicité et documentaires. Elle interprète aussi les pièces de Théâtre, écrites par sa mère F. Brethenoux, dont « Petites Lâchetés » en co-production avec la scène nationale d’Angoulême en 2013/2014. Elle travaille pour Solidanim, en Motion Capture (The linkers/ Cafard), prête sa voix pour Game Audio Factory (Game of Thrones) et pour le jeu Bottle primé en 2014 par Nova Play. Elle sert de référence féminine pour « The Red Turtle » un dessin animé réalisé par Mickael Dudok de Vit et produit par Prima Linéa, qui sortira en 2016. Depuis 2 ans elle travaille avec un plasticien, un projet qui sort tout juste de l’ombre: DDMV Fiction, un mélange de traits, de corps, et de musique improvisés. EN 2014 elle rejoint aussi Mastoc Production dans « Dis-le moi… », un spectacle de Théâtre Chorégraphique, et « Embruns de Lune » sur de poèmes de Marguerite Duras. En 2015 elle rejoint la compagnie des Arceaux afin d’animer des ateliers chorégraphiques aussi bien auprès des enfants que des adultes, et participer à des spectacles.

http://databaz.org/xtrm-art/?page_id=312
http://maud.brethenoux.free.fr/

Christine Bouvier (France)

Happy Birth

Christine Bouvier
Artiste performeuse
Co-fondatrice du Collectif de performers Ornic’art
Directrice artistique de RedPlexus et du Festival international de performances Préavis de Désordre Urbain (11 éditions à Marseille)
Résidente à la Friche la Belle de Mai à Marseille

La performance s’est un jour imiscée dans ma vie et depuis l’a sculptée…estompant de plus en plus les frontières entre l’Art et la Vie.
Un engagement corps et âme dans des actions
qui élargissent le champ des possibles et proposent souvent une expérience immersive au public
qui questionnent les mutations de notre société et les limites, limites du corps, du public, limites dans l’espace urbain.
Performer c’est embarquer pour l’infini des possibles…

http://www.ornicart.org/redplexus

Rocio Boliver (Méxique)

Performance

Rocío Boliver (La Congelada de Uva) est active dans le circuit artistique international depuis les 20 dernières années. En 1991, elle a commencé sa carrière de performeuse en lisant ses textes pornos érotiques en mettant l’accent sur la critique de la répression des femmes. Son travail se situe à l’extrémité la plus radicale de l’histoire de l’art corporel au Mexique.
Ses performances sont focalisées  sur l´oppression faite á la femme. Elle a étudiée la performance au Tisch School of de Arts de New York et histoire de la performance dans les Arts Plastiques  au Cégep de l´Abitibi, Québec, Canada.
Étant donné sa nudité explicite  et la violence de ses actes contre les tabous , elle est devenue un icône de la contreculture non seulement au Mexique sinon a niveau international.

Dans cette société pasteurisée, je préfère provoquer du dégout, de la haine, du refus, de la méfiance. De l´anxiété, de l´hostilité, de la peur….que promouvoir l´asepsie mentale.

http://www.rocioboliver.com/

Józef Bury (Pologne)

Sale de bain

Józef Bury est un artiste transdisciplinaire (photographie, peinture, performance, nouveaux media). En 2014, il a soutenu une thèse de doctorat sur le rôle du temps dans la performance.

«Une performance est […] toujours une réunion de personnes qui ont quelque chose à faire ensemble, ne serait-ce que demeurer réunis durant un certain temps. Elle est donc ouverte à la participation et cette ouverture fait que même un refus de participation est à considérer comme une forme de participation. […] La performance est toujours “générée” collectivement. Elle se présente tout d’abord comme un champ d’actions (aussi subtiles soient-elles), dans lequel l’essentiel reste “à faire” et dans lequel les personnes réunies ont quelque chose à faire ensemble. Toute personne présente peut, à tout moment, être sollicitée, interpellée et être ainsi impliquée par une ou par plusieurs personnes faisant partie du groupe formé pour les circonstances de la performance. […] En effet, dans la mesure où la présence des différents protagonistes est inhérente à la performance, elle devient constitutive de l’événement et contribue aux transformations qu’il est susceptible de produire. Toute présence dans une performance est donc effective, c’est-à-dire opératoire et elle se traduit toujours par un engagement corporel, émotionnel et cognitif efficient.»

Extrait de : Józef Bury, Performance et temps Pour une théorie esthétique du temps dans la performance artistique du XXe siècle et du début du XXIe siècle, 2014.

http://jozefbury.free.fr/index.html

Antoine Chiprianav (Espagne)

Performance

Antoine Chipriana ( Paris 1968) n´est pas un fils de l´académie.
Dire qu´il est autodidacte serai imprécis et insuffisant. Antoine Chipriana est un enfant de la vie, de l´Art, de l´expérimentation, de l´investigation, de la science, de la philosophie et des nouvelles technologies. Mais il est aussi un être immergé dans la vie artificiel qui crée et impose l´histoire contemporaine. Vie artificiel qui envahit son expérience physique , intellectuel et spirituel, vie artificiel qu´il absorbe et digère pour la faire sienne et l´appréhender. Sans préjudice , sans directrices artistiques traditionnelles, sans circonlocutions…(extrait du texte de Paula Les de l´exposition Virus et Pathologies).

En 1990 il ouvre sa première exposition solo, peinture sur métal avec objets et 1996 voie la réalisation de sa première action influencé par la Fura Dels Baus. Postérieurement ses actions se rapprocherons de Beuys, les connotations de shock de l´actionnisme Viennois et les abstractions psico-objetuel de John Bock.
Dés lors, il a exploré toutes sortes de matériaux et modes d´expressions artistique á sa portée. Artiste du dessin, la sculpture, l´installation, le hapenning et l´art d´action. Il conçoit  ses œuvres en relation constante avec l´adjacence et le circonstanciel temporel.  Son travail apparaît relationner durant plusieurs années au groupe Pertiga, Zargrüp et le festival de Performance et art d´Action de Saragosse Out of Mind. Il a montré son travail en France, Allemagne, Hollande et Espagne.
Actuellement son travail et ses projets son centrés, en grande mesure, sur l´investigation de l´art d´action et la performance, lesquelles il considère en pleine évolutions. Leurs pouvoirs de communication ipso facto les pourvoient d´une enveloppe de jeunesse embryonnaire. Il définie la Performance comme une irruption espace-temporel qui interrompt le cours du réel, plastique en action et fondamentalement œuvre ouverte.
Parallèlement, d´une façon ininterrompu et obsessionnel, il poursuit son travail plastique  avec ses objets, dessins et installations. A travers d´eux il s´installe et se définit dans un monde oú l´in-di-vidu ne se montre que dans l´acte visuel et comunicatif.

http://chipriana.es/

Samuel Hereza / Criminel métaphysique/Fake moloch (Espagne)

La célébration de la chair

Le syllogisme constant de la philosophie antique est abandonné, d’Aristote à Kant et à Hegel toute langue a cessé d’être valide. La philosophie, disaient-ils, avait été erronée jusqu’à présent, car elle n’avait pas les avancées logiques nécessaires qui allaient être définies. Cette science logique sera donc responsable des règles de la pensée et de la structuration de la pensée, de l’analyse de la validité absolue de la science et de sa validité. Cette validité est énoncée au moyen de lois logiques qui forment une machine philosophique chargée de données sensibles, données pures avec lesquelles travailler.

Carnap crache: «la destruction de la métaphysique par l’analyse logique du langage et la construction logique du monde».

https://vimeo.com/125667770

Mehryl Levisse (France)

Présence. Acte III

Avec le troisième acte de sa performance Présence, Mehryl Levisse crée le doute au sein du public de Plateforme.
Ses corps, disposés dans l’espace, répandront le doute parmi les hôtes; sculptures? marionnettes? poupées tailles adultes? ou entités masqués ? Leur présence sèmera le trouble.

« Mon corps est le point de départ de tout mon travail, peu importe où je suis, peu importe le matériel à ma disposition, mon corps me permettra toujours de produire une œuvre. » Mehryl Levisse

La pratique de la danse a donné à Mehryl Levisse la faculté d’utiliser son corps dans tout son potentiel, de le penser au-delà du genre, d’anticiper les formes qu’il peut produire tout en connaissant ses limites. Un corps multiple que l’artiste introduit dans des installations au même titre que les objets provenant de ses nombreuses collections. Dès ses premières compositions, l’artiste a choisit de créer et d’aménager lui-même l’espace de ses mises en scènes. Un moyen de contourner les contraintes architecturales et spatiales du lieu investi, un moyen aussi d’inventer un environnement complice pour le corps qui va l’occuper. Lés de papier peint et objets de famille sont ainsi associés à d’autres éléments, récoltés, trouvés ou chinés, pour composer la mise en scène « écrin » du corps et de la manière avec laquelle il viendra s’y inscrire.

« Je pense le corps et l’environnement en parallèle. L’espace est construit en fonction du corps, le corps est pensé en fonction de l’espace qui le reçoit. »

Si ces environnements n’existent pas réellement, ils sont le fruit d’une mise en place exigeante, rendue possible par la capacité de l’artiste à évaluer la présence d’un corps dans l’espace. Un travail que Mehryl Levisse exécute toujours seul afin de préserver la dimension intime du rapport entre l’objet et sa destination dans la composition scénique. Les choix qui président dans la constitution de ces environnements trouvent leurs origines dans l’univers familial de l’artiste, dans les lieux où il a vécu et dans son histoire personnelle, de sa natale Champagne-Ardenne au nord de l’Italie, en passant par le Maroc. Chaque bibelot, tenture, et souvenir renvoie à l’espace domestique, à la sphère du privé, à ces lieux de mémoire où s’expriment encore sentiments et émotions. Un espace profondément individuel et intime mais dont les réminiscences peuvent être partagées par chacun d’entre nous.

Depuis ses débuts, l’artiste collecte, classe et stocke tous les éléments qui pourrait lui servir à construire ses environnements et ses images, tout ceux qu’il a utilisés pour la production des précédentes compositions. Certaines de ces trouvailles peuvent parfois attendre des années avant de venir investir une mise en scène, d’autres s’y retrouvent de manière récurrente, comme le motif du crâne ou du trophée de chasse (La théorie du corps caché, 2011, L’âme des gibiers, 2012, Le lieu reposé du chevreuil, 2013) créant alors un lien entre les installations voire une narration entre les images. Un jeu de présence-absence entre ce qui apparaît dans l’image finale et les objets qui se trouvent face à lui qu’aucune retouche informatique ne vient accentuer. Un mécanisme narratif qui contribue d’ailleurs à la dimension de réalité, essentielle dans le travail de l’artiste et primordiale dans sa réception par le spectateur. Chaque scène est ainsi le fruit d’une action à la fois totalement fictionnelle et bien réelle, dont le public devient alors voyeur, et non pas le résultat d’une supercherie de photo-montage ou de retouche d’image.

« L’importance est de donner aux spectateurs la sensation de pénétrer dans une vraie scène de vie. Quelque part, la scène présentée se déroule réellement, l’identité étant condamnée à rejouer éternellement la même situation. »

Depuis 2010, l’artiste a produit une cinquantaine de « filmages », des captations photographiques qu’il présente seules ou accompagnées des objets qui ont servi à leur composition. Des réalisations que l’artiste considère comme des sortes de «  performances de l’intime où le corps a réellement vécu une situation ». Chez Mehryl Levisse l’image photographique nécessite une mise en œuvre qui peut prendre parfois plusieurs mois, des journées entières d’allers-retours entre la scène en cours et l’appareil photographique, afin que la construction de l’image soit parfaite. Une exigence qu’il impose à son propre corps (ponctuellement au corps de l’autre) pour atteindre l’attitude qui lui semble la plus juste, et portant une attention particulière à ne jamais être dans un mouvement ou dans une pose empruntée au répertoire du spectacle vivant. L’artiste ne cherche pas à être dans une forme de représentation mais à rester au contraire toujours dans un entre-deux, dans ce qu’il appelle un « non-mouvement » afin de donner aux spectateurs la sensation d’être soit en avance sur la scène qui est prête à se dérouler, soit en retard sur la scène qui vient de se passer, comme si elle avait déjà eu lieu. Si le corps photographié est bien dans le présent, semblant prêt à se mouvoir, il n’est pas théâtralisé. Aux postures de déclamation ou de révolte, Mehryl Levisse préfère la neutralité d’un corps à demi caché (Parade nuptiale, 2016), masqué (Le lieu reposé du chevreuil, 2013), dont on ne sait même plus s’il est humain, végétal ou animal (Marrée basse sur table d’élevage, 2015), jusqu’à devenir, comme les objets ou le mobilier, un ornement (série Ton sur ton, 2011). Des mises en scènes très référencées dans lesquelles se perçoit le goût de l’artiste pour les peintures de la Renaissance et celui des icônes de la peinture Byzantine. Des influences qui, sans être de réelles inspirations, habitent l’inconscient de l’artiste et se retrouvent dans une parfaite construction des images et une justesse dans les détails. .

Daniel Guionnet et Valérie Toubas
Revue Point Contemporain
03.2018

http://www.mehryllevisse.fr/