Exposition PENDANT QUE LES CHAMPS BRULENT

Du 09 au 25 Mars 2018

▶︎   Vernissage vendredi 09 Mars de 18h à 22h

Camille Beauplan / Simon Rayssac / Demi Tour de France

“ Felix qui potuitrerumcognoscere causas ”
Heureux qui peut savoir l’origine des choses
Virgile, Les Géorgiques, v. 490

Pendant que les champs brûlent fait écho à ce moment si particulier de l’entre deux, entre ce qui a été et ce qui est à venir, en devenir comme le lieu de la résurrection où la terre renaîtra de ses cendres pour laisser place à quelque chose de meilleur ou au contraire de bien pire, qu’importe. Ce qui nous interpelle ici dans les déambulations présentées en divers lieux (voir “non-lieux”), repose sur cet instant où les choses sont sur le point d’apparaître ou de disparaître. Ces temps suspendus à la marge du territoire créant une tension entre le passé et l’avenir, entre les vestiges d’une terre antérieure et ce qui va surgir du sol ex-nihilo donnant naissance à de nouvelles topographies entre ville et nature.
Les différents regards portés dessinent alors les altérités du paysage en devenir, présentant au spectateur une banalité en mutation interrogeant tout un chacun sur son environnement en constante métamorphose où le sublime se confond avec l’ordinaire.

L’exposition explore ces notions à travers les intentions de plusieurs artistes, entre propositions abstraites et visions réalistes, mais toutes teintées d’une certaine ironie non cynique.

Camille Beauplan, au grès de ses déambulations, est à la recherche de scènes particulières, absurdes, attractives, étrangement composées qu’elle retranscrit ici dans des peintures oscillant entre réel et virtuel, créant un genre d’épiphanie dans un quotidien banal, social et pop.
Le travail de Simon Rayssac, privilégiant une pratique de la peinture en quête de sensations colorées par la répétition de formes simples et universelles, sonde de manière abstraite la fragile limite de la nature résiduelle avec l’urbain persistant.
Enfin, le duo d’artistes Demi Tour de France (Marie Bouthier et Anouck Lemarquis), propose une exploration du territoire telle une dérive dans les aspérités des contrées traversées, une odyssée dans l’entre-paysage mêlant photographie, vidéo et édition.

Camille Beauplan (FR)

Magasin de souvenir à Biloxi

Mississipi, acrylique sur toile, 150x170cm, 2018

Le lac de Castelgaillard à vendre en automne

2015, acrylique sur toile, 81X64cm

Camille Beauplan est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux et d’un Master en Esthétique de l’Art à l’université Paris 8. En parallèle de ses recherches, elle obtient le CAPES d’arts plastiques et s’occupe de la Direction artistique de nombreux clips vidéos. Elle se consacre aujourd’hui exclusivement à la pratique de la peinture.
D’abord constitué de peintures à l’esthétique « Hard Edge/Soft Machine* », elle montre des produits de la culture de masse, détournés de ce qu’ils sont puis plongés dans des scènes empruntées aux Pop, Kitch et film Sci-Fi. Elle dirige aujourd’hui ses recherches vers une pratique picturale davantage sociale, reprend le travail de détournement mais questionne moins le rapport Mass culture/Art que plus directement le rapport Social/Art. Elle utilise les lieux qu’elle traverse et les objets qu’elle croise pour faire des peintures critiques de la société contemporaine.
Elle vit et travaille à Saint Ouen.

*Jill Gasparina

Magasin de souvenir à Biloxi

Mississipi, acrylique sur toile, 150x170cm, 2018

Le lac de Castelgaillard à vendre en automne

2015, acrylique sur toile, 81X64cm

Demi Tour de France (FR)

Carnet de campagne

Tirage argentique, 30x40cm, 2017

Ruines Modernes

30X40, 2017

Demi Tour de France est un duo d’artistes formé par MarieBouthier et Anouck Lemarquis.
Demi Tour de France est un projet multiforme qui cherche à adapter les médiums utilisés à partir de la question soulevée. Basant son projet initial autour de la photographie et des territoires physiques et /ou virtuels, le duo s’interroge en parallèle sur comment adapter un médium particulier à une situation donnée.
La naissance du projet Demi Tour de France s’est dans un premier temps articulée autour de la traversée des paysages français au bord d’une Opel « Zafiro ». Photographiant le territoire et ses altérités, le duo cherche à donner un regard romantique au territoire qu’il parcourt, tout en s’interrogeant sur la manière de le mettre en forme.
En traitant la question de l’espace et du paysage, Demi Tour de France est toujours confronté dans son travail à la question de la forme et à la manière de la développer. Au delà de l’image, le duo cherche à repenser les thématiques spatiales du point de vue de l’expérience, du récit et de la manière de les retranscrire au mieux en interrogeant la question du support.
Ainsi tel projet pourra prendre la forme d’un projet d’édition, tel autre celui d’une série de posters grand format ou encorede fanzines. Il s’agit dans tous les cas de considérer la
photographie au delà de son traitement classique, voir de son espace sémantique.
Demi Tour de France vit et travaille entre Paris et Bordeaux.

Carnet de campagne

Tirage argentique, 30x40cm, 2017

Ruines Modernes

30X40, 2017

Simon Rayssac (FR)

Un bouquet (les champs brûlent)

Huile sur toile, 18 X24, 2018

Un bouquet (les champs brûlent)

Huile sur toile, 18 X24, 2018

Simon Rayssac est né en 1983. Apres ses études aux Beaux-Arts de Bordeaux, il fonde dans cette même ville le 5UN7, un runspace dédié a la jeune création, il s’occupe désormais de la Présidence de L’Escalier B une structure nomade ayant pour vocation l’exposition, la diffusion et la création d’atelier, de résidence, pour des artistes tant Bordelais que étranger.
Continuant sa pratique personnel au sein de l’atelier mutualisé La Réserve Bienvenue, il a exposé à Bruxelles, Berlin, Lyon, Paris, ses oeuvres font parties de collection privée et publique.

« Les peintures de Simon Rayssac sont un vivarium. Un vivarium sans clôture, composé d’êtres sensoriels, légèrement agités. Fragilement campés, ils déjouent les significations. Si on se place à l’échelle de l’infime et que l’on prend la bonne lentille pour le voir, le plus quelconque apparaît comme un être singulier, avec sa propre tenue, son propre champ de résonance ; à l’occasion d’une rame, d’un feuillage, de ronds dans l’eau.
Le dérisoire, l’infiniment petit, c’est là où on respire parce que tout y est ténu et changeant. Ici pas de loi mais des clins d’œil. Tout se joue dans une inflexion minime, une attention à la singularité des choses qui requiert à chaque fois d’adapter légèrement le code. Une ombre, un mouvement, une couleur donnent lieu à une géométrie pudique dans laquelle des formes sans contour voisinent et forment des plans sans profondeur. On plonge, le flottement devient la matière même du toucher, du contact.

Mais ce flottement cache une autre matérialité, celle des coups de pinceau. On s’imagine la main, le corps, agités. L’émotion, l’humour, la frustration, la contemplation : sur la toile les coups de pinceaux ont une éloquence bavarde, semblent contenir les mille variations d’un cœur pris dans les aléas du quotidien. La « patouille » est cette matière pleine d’emballement, elle s’emporte, étonnamment humaine, et la distance indéfinissable qui sépare chaque plan du tableau accueille ces débordements à l’infini. Quelque chose de la douceur du geste, du regard fait qu’ici on peut déborder sans crainte. »

Nora Barbier

Un bouquet (les champs brûlent)

Huile sur toile, 18 X24, 2018

Un bouquet (les champs brûlent)

Huile sur toile, 18 X24, 2018