Exposition EXTRACTION OFFSHORE
Du 11 au 27 Mai 2018
▶︎ Vernissage vendredi 11 Mai de 18h à 22h
Commissariat Matthieu Crimersmois
Lucie Le Bouder / Damien Caccia / Xavier Cormier / Joël Degbo / Elliot Gaillardon / Cécile Hadj-Hassan / Julien Langlois / Alexane Morin / Marianne Pradier / Dorian Bauer / Roman Eremchenko / Louise Kress
TurnUp 3
Extraction Offshore
Suite aux deux précédentes éditions du projet TurnUp, Matthieu Crimersmois initiateur du projet d’expositions itinérantes propose à Plateforme une version syncrétique de l’édition 3 dénommé Extraction Offshore. En résonance au déplacement suburbain/urbain, l’exposition joue sur la notion d’extraterritorial, la confrontation des univers liés aux territoires physiques et culturels et des représentations qui s’en émancipent. Extraction Offshore propose un panel de créations singulières multiformes et multitechniques liés à ces territoires, comme des représentations mentales allégoriques. Le dispositif met en exergue l’expérimental, les processus de recherche, et le non aboutis en tentant par la confrontation, la recherche de l’accident indispensable à l’émancipation créatrice.
Des performances plastiques et sonores au vernissage et finissage le 11 et 26 mai viendront complémenter le dispositif, avec entre autre :
Jérôme Poret, Clémence Farkas, Emmanuelle Gibello, Fréderic Mathevet…
Conception graphique : Elliot Gaillardon
Lucie Lebouder
Vit et travaille Paris.
Représentée par la galerie 22,48m2 (Paris) depuis 2011.
http://lucielebouder.com/
Lucie Le Bouder développe une recherche autour du volume, qui se façonne paradoxalement à travers une certaine planéité.
Après une formation à l’école des Beaux-Arts de Nantes, son travail s’est orienté vers la sculpture, l’installation et le dessin.
L’espace et l’architecture sont parties intégrantes de ses recherches. Elle aime exploiter le potentiel plastique de l’espace, ses propriétés matérielles et perceptives. Son travail exprime à la fois l’ordre et la déstructuration, la construction et la déconstruction.
Lucie Le Bouder a participé à plusieurs expositions collectives, notamment Nuit Blanche 2016, Et quelque(s) espacement(s) à la Galerie Mélanie Rio, Paris, Je préférerais ne pas à la Galerie De Multiples, Paris, ainsi que Ueno Town Museum 2009 Sustainable Art Project à Tokyo et Nantes cas 8 lors de la biennale Estuaire 2009 à Saint-Nazaire. Elle a également investi la galerie 22,48m2 lors de trois expositions personnelles, la dernière « Back Line » présentée 2016. Elle a été résidente en 2013 à la Fonderie Darling à Montréal et plus récemment à Mains d’œuvres à Saint-Ouen (2015/2016).
Damien Caccia
Vit et travaille à Bruxelles, Belgique.
http://damiencaccia.com/
Du palimpseste jusqu’à l’expérimentation des techniques numériques en passant par le portrait, ma démarche a été dominée jusqu’ici par la narration, c’est-à-dire par mon désir de raconter ce qui m’entoure en plaçant le spectateur à l’intérieur d’une fiction en train de s’élaborer. Cette fiction constituée par le monde des formes et des couleurs, est, bien sûr, celle de la nature mais une nature fragmentée, rythmique. Elle s’illustre chaque fois à travers un thème qui est à la fois spatial et environnemental (le plongeur, le jardin, les portes, la neige, la nuit, l’étang) . Chaque thème donne lieu à une séquence qui se décline dans un temps d’inégale longueur.
Ce parcours à travers cette nature éclatée, saisie dans le vertige de sa mutabilité m’a progressivement conduit à une plus grande abstraction. Aujourd’hui cette abstraction se manifeste par des techniques nouvelles (comme la toile délavée au javel) et la poursuite de la peinture sous verre. Ce choix technique est lié au fond. Car ici la matière est transparente. Il ne s’agit pas d’ajouter des couleurs comme sur une toile blanche mais bien des les faire apparaître du support même. C’est un travail de soustraction plutôt que d’addition. Ma manière d’appréhender le réel en découle directement. Ce qui m’a poussé à essayer de capturer simultanément l’infiniment grand et l’infiniment petit. J’entends ainsi saisir le moment où la matière se met en mouvement ; moment infinitésimal, indicible, pulsionnel où la couleur se transforme en vibrations, puis en particules, en agglomérats incandescents juste avant de percuter les paysages sidéraux ou intérieurs. Ainsi saisis, fixés dans l’instant, ces paysages sont à leur tour retraduis en ondes, particules lumineuses, irradiations que perçoit la rétine du spectateur. La fragilité apparente du support qui se casse ou se déchire renvoie davantage à l’idée de transparence et au mouvement perpétuel de création et de destruction. Le temps ici est une variante, une action qui abrase les aspérités et fluidifie la matière afin que la forme et la couleur adviennent d’elles-mêmes. La dureté minérale du support ou au contraire sa transparence liquide et lisse ont pour objet de fixer le bouillonnement de la matière, de sa couleur en deçà de l’image comme sur une plaque sensible.
Xavier Cormier
Vit et travaille à Les Lilas.
Il donne un cours de volume à LISAA et partage aussi son temps entre son atelier et celui de la collection du FRAC
IDF. Depuis 2014, il vit et travaille en région parisienne.
Un néon éclaire l’arrière cuisine d’un dinner américain tandis qu’un pianiste allume son métronome, il joue. Un inconnu attend un bus au milieu des montagnes et un autre monte dans le téléphérique pour idiomacity.
Il fait nuit.
On célèbre le millénaire de l’éruption du Vésuve.
Il se maintient au garde corps.
La soie excite l’extrémité de son sein.
Je fond dans ses bras.
J’ai toujours aimé la vue ici. Celle-ci m’apaise encore.
Joël Degbo
Vit et travaille à Aulnais-sous-Bois.
https://vimeo.com/user43896618
Je traine avec mes amis dans la rue
Je me pose avec eux
Je flâne avec et comme eux
Ça tiz, ça bédave, ça fait ni l’un ni l’autre
J’me contente et j’contemple
J’repense au monde que j’ai visité en partie
Mais c’est comme si je n’étais jamais parti
Je sais que je repartirai ailleurs
En vrai, ce n’est pas encore l’heure
Donc, j’me contente et j’contemple
Mes souvenirs et l’actuel se mélangent
Pour enfin provoquer un sentiment étrange
C’est la base… la nostalgie
Alors, j’continue à flâner avec mes potes
On épuise nos anecdotes
On fini de se marrer
On fini par se barrer
Je reviens quelques nuits plus tard
J’prends un cliché des endroits où nous étions plus tôt
J’le représente sur une toile de lin
Quelques mois après, tout a changé
Les lieux où je vis actuellement, sont voués à l’évolution urbanistique
Car considérés comme bâtards
Pas Jolis, pas propres, trop vieux, obsolètes
Mais j’garde en tête
Que j’y ai grandi
J’peux pas arrêter l’évolution de l’espace urbain de mes souvenirs
Mais j’peux au moins figer mes souvenirs dans l’espace d’une toile
Elliot Gaillardon
Vit et travaille à Les Lilas.
http://www.elliotgaillardon.com/
Elliot Gaillardon est un graphiste réalisant des visuels pour différents artistes et institutions, sur tout type de support : affiche, livre, documentation d’artiste, communication pour les expositions, teaser vidéo. Il a aussi une pratique artistique personnelle avec un univers bien à lui travaillant à la fois la 2D et la 3D.
Il a notamment réalisé une série d’affiches pour le collectif d’artiste Bonjour Chez Vous, le teaser vidéo pour le Festival Impatience, à La Gaité Lyrique ; un portfolio pour l’artiste Xavier Cormier et toutes les affiches de #TurnUpdanslaGalerie.
Cécile Hadj-Hassan
Vit et travaille à Paris.
www.cecilehadjhassan.com
Des notions d’équilibre et de résilience sont abordées dans mon travail. Mes origines libanaises m’ont également emmenée vers des questionnements liés à l’identité et aux relations hiérarchiques. Je propose des allégories visuelles codées. Le corps y tient une place centrale. Qu’il soit représenté ou appelé par une participation du regardeur ; chaque projet est à décrypter et ne se laisse pas voir sans peine.
Julien Langlois
Vit et travaille à Sevran.
https://langloisjulien.wordpress.com/
Ma démarche artistique prend ses racines sur le territoire où j’ai grandi.
Territoire pluriel, il est le lieu de croisement de différents questionnements. Ainsi, j’associe ma pratique à la situation
d’entre-deux de ce lieu et m’interroge sur ce positionnement de « double colonisé », que décrit Deleuze dans l’espace temps.
Comment me placer dans cet entre-deux et jouer rôle d’intercesseur.
Je pars de formes ayant différents statuts.
Ils peuvent être des écrits, des textes glanés, des images d’archives, des films ou photographies.
Par le biais du montage, je m’attache à re-faconner ces matières existantes, à me réaproprier les images. C’est la manière
que je choisis pour en transformer leur matérialisation, redonner à voir, en changer le sens. Par ce métissage, je leur donne ainsi des formes batardes, je croise différents discours, les réécrit.
Le rap et l’image
Le hip hop et le solfège
Le film et le mythe
L’archive et le texte
L’oral et l’écrit
C’est derrière cette idée de croisement, d’hybridation, de métissage que se lient les enjeux de mon travail. Le bâtard.
Mon discours apparaît sous l’action du collage mais aussi de ma posture.
Je choisis de faire le lien entre les différents matèriaux et matériels, souvent liés à l’histoire ou au politique, et d’amener
ces questionnements dans des ateliers, des projets sur le terrain, avec les gens, les habitants et ses acteurs. Ce changement de cadre m’interpelle.
Comment un texte devient image, une image devient musique et une
histoire, un mythe.
Comment, faire pont entre ce territoire et le monde qui l’entoure, et peut être, faire apparaître un peuple qui manque.
Comment donner à voir, à entendre, à penser d’autres possibilités, un ailleurs, et impulser un mouvement vers l’inconnu.
Alexane Morin
Vit et travaille à Paris.
https://www.facebook.com/alexane.morin.98
Mon travail se déploie dans les champs de la sculpture, de l’installation et du dessin. Dans chacune de ces disciplines, la dimension graphique est importante, et relie les différents aspects de ma pratique. La sculpture est envisagée comme un dessin, le passage d’un plan à un espace.
J’utilise et articule des formes élémentaires : ligne droite ou irrégulière, des assemblage géométriques mais aussi la brique, le bloc.
Aux structures construites se mêlent des jeux et mises en tension de matériaux entre eux, des confrontations amenant des contradictions, des rapports de forces inverses entre les éléments.
Une autre forme de contradiction se joue dans la mise en situation de matériaux précaires ou fragiles (la cire, les branches… etc.) et de structures évoquant les notions et figures de construction, de stabilité que l’on attribue par exemple à l’architecture, registre formel dans lequel je puise.
Mon intérêt pour les notions de cadrage, de paysage construit et en même temps rompu par l’architecture, inscrit mon travail dans la lignée des artistes qui regardent la ville.
Je recherche l’équilibre, dans le sens d’un état d’attente, de suspens, mais aussi d’ambivalence entre faire et défaire, construire et déconstruire. Cet entre-deux convoque l’idée d’une action qui va se faire ou qui a été faite. Cette position volontairement intermédiaire ouvre selon moi un espace des « possibles », d’un passage d’une chose à une autre, d’un décalage entre un état stable des éléments en présence et la possibilité d’une mise en place à venir.
Marianne Pradier et Roman Eremchenko
Vivent et travaillent à Paris.
http://mariannepradier.com/
http://eremchenkoroman.com/
Marianne Pradier utilise et détourne les codes des représentations religieuses pour questionner notre rapport au sacré, mais aussi au transhumanisme et à l’animal. Très influencée par Baktine et ses écrits sur Rabelais, Elle place le masque, et plus largement l’identité fabriquée, au coeur de ses interrogations.
Roman Eremchenko est un artiste numérique travaillant aussi bien l’image fixe qu’animée. Son matériau de base est ce langage mystérieux pour beaucoup, fascinant pour plus d’un et de plus en plus important pour comprendre notre monde : le code.
Le projet repose sur l’écart entre ces deux médias : la peinture à l’huile sur bois et le numérique. Une pratique compose forcément, même si elle se positionne en réaction, avec les connotations dont le regardeur affuble son médium, c’est une de ses problématiques fondatrices. Une collaboration comme celle-ci permet de remettre en jeu ces questions, et d’aller au-delà, dans un choc adouci par un complicité de fond, de régénérer un regard. De mettre en avant les différences et les richesses du rapport au temps de ces deux approches de l’image, de la lumière, de la couleur, de l’espace. Nous pouvons maintenant animer la peinture, l’inscrire dans le temps de la vidéo.
Dorian Bauer
Vit et travaille à Paris.
http://www.bauer-dorian.com/
Dorian Bauer est un jeune artiste diplômé des Beaux-Arts de Paris.
Il effectue des projets autour de la mémoire et de la tradition culinaire créant ainsi des passerelles entre art contemporain et art gustatif. Ainsi il relie des cultures différentes sur un même trait universel : la transmission et la mémoire du patrimoine culturel.
Pour TurnUp 3, il offre une variante de son projet « Colligere souvenance, 2016 », il s’agit d’une sculpture reprenant l’esthétique des boîtes de transport d’oeuvre d’art diffusant un enregistrement de son grand-père et son arrière grand-père, parlant de leur propre héritage. Ces mémoires sont sensiblement protégées par leur coffret.
Louise Kress
Vit et travaille à Paris.
J’aimerais parler de ces formes qui ne sont pas tranquilles. De cette quête de stabilité qui nous pousse a avancer. Avancer, c’est accepter d’être instable. Alors le salut se trouve peut-être dans la conscience que l’on ne sera jamais stable, que les choses ne seront jamais fixes.
On croit parfois atteindre quelque chose mais a peine en a-t-on pris conscience, qu’elle est déjà inscrite dans le passé et la stabilité réside dans son souvenir.